Extrait de mon post-partum
Non, vous n’aviez pas le droit de m’imposer votre présence alors que je ne vous l’avez pas demandé...
Pas le droit d’envahir ma chambre de maternité juste après avoir vécu quelque chose d’aussi éprouvant qu’un accouchement.
Je méritais ce respect de l’acte sacré que je venais d’accomplir, je méritais du temps, de la considération dans mes besoins...
...Je crois que c’est réellement de cela dont j’avais besoin ... du temps pour rencontrer mon premier fils, pour accueillir de plein fouet ce trop plein d’amour, ce trop plein de responsabilités, de passion, d’animalité qui m’envahissait de toute part...
Mais on ne me l’a pas accordé ce temps...
Au retour à la maison ma sage-femme est venu et m’a dis que mon bébé n’était pas à la bonne température, vous n’avez pas lu les fiches des cours prénataux m’a t-elle dit ?
En pleurs complètement vulnérable et démuni je n’ai eu comme réponse que mes étouffants sanglots de mère qui se sentait complètement nulle et incapable de prendre correctement soin de son bébé.
Non, vous n’aviez pas le droit de m’imposer vos avis, vos traditions, vos besoins, vos envies... vous aviez tout le temps de créer du lien avec mon bébé, la priorité c’était moi, la priorité c’était que je crée du lien avec ce bébé, que je décode, que je comprenne, que j’apprenne, que je digère, que j’accueille toutes ces émotions en moi.
Non, vous n’aviez pas le droit de toquer à ma porte à l’improviste et de m’imposer votre présence alors que je ne voulais l’avait pas demandé.
Non vous n’aviez pas le droit de me dire que dans l’état où j’étais on aurait dit ma mère.
Le post-partum est une étape cruciale pour la future maman, les soins dont elle a besoin sont tout aussi important que ceux de son bébé.
Elle est fragile, submergée par une multitude d’émotions que bien souvent elle ne peut pas gérer.
Dans de nombreuses cultures pendant les 40 ans jours qui précède l’accouchement la mère reste alitée, elle est nourri, choyée, elle reçoit des soins de la part des femmes de sa communauté (mère, sœurs, voisines écrit).
Dans d’autres cultures on ne montre pas son bébé avant ce délai de 40 jours pour leur laisser du temps ... ce temps si précieux que notre société, nos mentalités ne nous accorde pas !
Elle n’est pas méchante, égoïste, agressive, associal... non elle vient « juste » de donner la Vie !
Laissez-lui du temps, de l’espace.
Offrez lui de la compassion, de l’amour et de la bienveillance.
Ce mois est primordial et il détermine tellement de choses...
Écrire ces quelques lignes a été très libérateur pour moi... comme une petite guérison.
Je n’en veux plus à personne... je sais que chacun fait de son mieux, avec ses propres bagages, ses conditionnements, ses blessures, ses besoins ... mais je vous en supplie essayez de toute vos forces de respecter cette période sacré.
Demandez à la maman si elle est réellement prête à vous recevoir, si elle en a envie.
Proposer sans imposer ça change tellement de choses...
Je n’étais plus tout à fait moi même, mais moi quand même au fond, en profonde transmutation... ça a été dure, ça a été long... et pour moi le post-partum n’aura pas duré 40 jours mais 3 ans...
Et si j’avais vécu un post-partum différent est ce que ça aurait été aussi long ?
Je n’ai pas vraiment de réponse et certainement que beaucoup d’autres paramètres de mon histoire personnelle rentre en jeu.
Et au fond si j’en suis là aujourd’hui dans mon chemin de vie c’est sans doute grâce à lui... mon vilain post-partum, qui m’a permis d’essayer de comprendre pourquoi, de mettre des mots sur mes maux, de rencontrer les bonnes personnes, de découvrir la sororité, les espaces d’écoute, de travailler sur moi encore et encore pour ouvrir les portes, faire sauter les verrous, surmonter mes peurs et en faire des forces et surtout retrouver la paix 🙏🏻.
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